La Bulgarie, c est deja fini...

Chers lecteurs

La Bulgarie, petit pays de 8 millions d'habitants, de la taille de quelques départements français, fut pour nous tres attachante.

Nous avons traversé le pays en deux semaines, en profitant des beaux paysages de plus en plus arides, de la faune, et des habitants très sympathiques et accueillants. Tout en étant assez discrets, les Bulgares sont polyglotes et curieux de notre démarche Ils se sont montrés très généreux avec les pélerins que nous sommes. A plusieurs reprises, on s'est fait offrir fruits et légumes du jardin, un vrai délice.

Première particularité, l'alphabet cyrillique. Drôle de jeu de décoder des signes incompréhensibles pour reconnaitre oralement un mot (cf photo). C'est comme une énigme de cahier de vacances pour enfants.

L'etat du réseau routier est meilleur qu'en Roumanie, et les conducteurs bulgares sont bien plus prudents que leurs voisins. Cependant, ils ont des façons étranges de calculer les kilomètres... Il ne faut mieux pas trop se fier aux panneaux! Ainsi, les indications kilom'triques sont très approximatives, on a parfois parcouru 8 kilomètres en 10 minutes, ou bien a l'inverse, -2 kilomètres en une heure de marche (pourtant sans marcher a reculons!)

Dans quatre villes différentes (Ruse, Veliko Tarnovo, Kazanlak et Stara Zagora), on a été accueillis par la communauté catholique de Bulgarie. Ils sont très peu nombreux dans ce pays orthodoxe (moins de 1% de la population). Chacun de ces accueils a été exceptionnel. Nous avons à chaque fois partagé des merveilleux moments et discussions en tout genre. A Stara Zagora, les prêtres salésiens et volontaires tchèques ont pour mission de s'occuper des populations Roms. Ainsi, nous avons eu l'occasion de visiter le centre d'accueil pour les enfants dans une sorte de bidonville, et d'aller partager un verre de coca dans quelques familles "Gipsy" comme sont ici surnommés les Roms. La situation des Roms en Bulgarie, comme dans les pays voisins est très problématique. Ils sont rejetés de la population et se regroupent dans ces quartiers d'une extreme pauvreté, comparables à de véritables favelas où survivent plusieurs dizaines de milliers de personnes. Comme tout isolement ethnique, cette ghettoisation est dangereuse. Que leur reproche-t-on? Leur comportement parfois violent et effrayant, certains pillages, le manque d'intégration, et la mauvaise presse dans les pays ou ils émigrent (ne sommes nous pas les premiers a assimiler les Roms à des Roumains et des Bulgares...).

Ainsi, la solution envisagée par les salésiens est de leur donner un accès à l'enseignement mais surtout de leur donner l'envie de l'enseignement, de leur faire comprendre l'intérêt et l'importance de l'éducation. C'est évidemment un travail difficile et de longue haleine. De nombreux réseaux d'aide sont aussi mis en place depuis l'Europe Occidentale (belle idee d'action humanitaire à la porte de chez nous!).

Le problème politique semble omniprésent dans les esprits. A chaque fois qu'on a discuté avec des Bulgares, ils nous ont parlé du manque de transparence du gouvernement, de la corruption très forte et de la pauvreté des habitants. La plupart baisse les bras de découragement. Nous sommes bien demunis face à ces nombreuses plaintes. Sans rien lâcher de nos propres convictions, cela nous permet de relativiser face aux comportements des gouvernements d'Europe Occidentale.

Sans transition, du point de vue de la marche, nous commençons à être rodés. Une prévision de petite journee se termine toujours en mordant sur la journee suivante. Résultat, il ne nous a fallu que 13 jours pour traverser ce pays.

Nous sommes donc arrivés a Edirne, à la frontiere turque. Sortir d'Europe fut une véritable excitation pour nous. Nous avons été accueillis sur ce nouveau continent à coup de thés à la menthe offerts et d'appel à la prière du muezzin... A suivre!

PS: Carte et Photos de fin de Roumanie et Bulgarie MAJ